© Jo-Anne McArthur. weanimals.org

Pas de poule en ville

Une initiative de l'Association Végétarienne de Montréal, A.H.I.M.S.A. et Massacre Animal

 

 

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Les médias ont fait grand bruit ces derniers jours de l’initiative d’un collectif se réclamant de l’écologie pour réintroduire des poules dans la ville de Montréal. CRAPAUD (Collectif de recherche sur l’aménagement paysager et l’agriculture urbaine durable) a lancé une pétition et milite pour une consultation publique sur le sujet. Greenpeace-Québec a donné son appui à cette « initiative citoyenne », son directeur Eric Darier allant même jusqu’à déclarer que « la lutte contre les OGM, Monsento et la souveraineté alimentaire passaient aussi par une poule à Montréal. »

 

Pour justifier l’exploitation des poules en ville, le co-fondateur du collectif Jean-Philippe Vermette, dans ses nombreuses entrevues, a évoqué la sécurité alimentaire, le développement durable, la gestion des déchets et même le plaisir d’avoir une poule comme animal domestique. L’agriculture urbaine durable, les jardins communautaires, les espaces verts n’ont pourtant rien à voir avec l’élevage d’animaux en ville. Une poule n’est pas un légume. De beaux discours écolos pour masquer la réalité de l’exploitation animale. Les jardiniers travaillent dans les potagers, pas dans les abattoirs.

 

Posséder une poule pour ses œufs c’est joli et romanesque pour le public et les médias, surtout quand on passe hypocritement sous silence que tôt ou tard la pauvre poule finira égorgée pour sa viande. Les images sanglantes d’abattages doivent être cachées aux consommateurs d’œufs, tout comme la souffrance animale et la cruauté de l’exploitation. Monsieur Vermette n’a pas hésité à avouer cependant que la poule n’était qu’un symbole, une façade pour amener d’autres animaux de ferme dans la ville, comme des chèvres. Et qui sait aussi peut-être des cochons pour vider les poubelles de leurs déchets (comme en Asie), des vaches pour brouter les mauvaises herbes et des chameaux pour se promener sur le boulevard St-Joseph afin d’économiser le pétrole.

 

On se dit écolo, mais on se lave les mains avec le sang des exploités.

 

Merci à Jean Drapeau

C’est le 14 juillet 1966, que le conseil exécutif de la ville de Montréal, présidé par le maire Jean Drapeau, décida d’interdire la tuerie, l’abattage, l’élevage, l’engraissement, la garde ou la vente de volaille et de gibier sur son territoire. Cette loi voulait en quelque sorte « nettoyer la ville » avant l’Exposition universelle. Et Jean Drapeau n’était ni un animaliste intégriste, un disciple de Brigitte Bardot ou un végétalien fanatique.

 

Dans les années 60, il n’était pas rare de voir des portugais égorger un cochon dans leur baignoire, des italiens saigner des agneaux dans leur arrière-cour et des restaurateurs couper le cou de poulets vivants afin de garnir leur buffet chinois. Verrons-nous réapparaitre au nom de « l’identité culturelle » l’immolation hallal de moutons lors de fêtes religieuses, des combats de coqs clandestins, des égorgements de chiens pour de la soupe asiatique et des poules sacrifiées lors d’un culte vaudou?

 

Vouloir réintroduire certains animaux en milieux urbains est une porte grande ouverte à des situations d’abus, de négligence, de maltraitance animale et de violence.

ET la SPCA dans tout ça?

Plus de 500 000 animaux sont abandonnés chaque année au Québec. Il y a un manque flagrant d’inspecteurs et aucune loi ne protège adéquatement les animaux considérés comme des meubles et des objets. Selon la SPCA, 45 % des Montréalais ont un animal dit domestique et ne le gardent qu’en moyenne 2 ans avant de l’abandonner dans la rue, de le donner à un refuge ou de le faire euthanasier. Cette irresponsabilité envers les chiens et les chats est-il un signe avant-coureur de ce qui pourrait arriver aux poules lorsque l’aspect de la nouveauté se sera envolé ou que les humains ne pourront ou ne voudront plus s’en occuper?

 

Pour encadrer le droit de garder des poules en ville, le collectif CRAPAUD veut une réglementation et des inspecteurs. Est-ce que cette réglementation sera vraiment suivie? Alors qu’on demandait à monsieur Vermette, dans une entrevue radiophonique, si lui-même avait des poules, ce dernier s’est contenté de dire qu’il ne pouvait répondre à cause du présent litige. Si les propriétaires de poules en ville ne se conforment pas au règlement actuel les interdisant, ont-ils vraiment l’intention de se soumettre aux réglementations futures?

 

Pour faire face à ces poulaillers clandestins mais aussi pour faire appliquer les règlementations, la ville de Montréal et la SPCA se verront dans l’obligation d’embaucher une brigade d’inspecteurs à poules, alors même qu’il manque des inspecteurs pour les autres animaux par manque de moyens financiers. La SPCA aura-t-elle une structure spécifique pour accueillir toutes ces poules que certains propriétaires n’auront aucun scrupule à se débarrasser lors de déménagements, d’un manque d’argent, d’espace ou de ressources? L’argent, déjà rare pour aider les chiens, les chats et les autres animaux abandonnés, sera détourné pour satisfaire cette lubie d’avoir des poules en ville.

 

Les pro-poules aiment énumérer différentes villes où il est permis de garder des volailles. Mais là encore, ils passent sous silence les nombreux endroits qui ne désirent pas de poules ou qui ont des problèmes avec des poules en liberté dans les rues, abandonnées ou échappées de leur poulailler. A Miami, par exemple, ce problème est réel. La ville doit engager des travailleurs pour s’occuper de poules qui errent dans les rues et dérangent les citoyens. Aux États-Unis, une coalition d’une dizaine de refuges animaliers (Farm Sanctuary, United Poultry Concerns, Woodstock Farm Animal Sanctuary, etc.) s’oppose à la mise en place de loi autorisant les poules en ville. Au cours des dernières années, ces refuges ont dû recueillir un nombre toujours plus grandissant de poules abandonnées ou de coqs, alors qu’ils sont déjà surpeuplés et en manque de financement.

 

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Des œufs et des poulets vraiment écologiques?

Toujours aux États-Unis, un commerce de poussins s’est développé pour alimenter l’exploitation des poules en milieu urbain. Des poussins sont envoyés par la poste, sans nourriture et sans eau pendant plusieurs heures ou même des jours. Le sexage des poussins est effectué avant l’envoi puisque seules les femelles sont gardées. Les poussins mâles finissent à la poubelle, broyés, hachés vivants, entassés dans de grands sacs en plastique pour mourir par suffocation ou exposés à des concentrations élevés de gaz carbonique. Même les œufs provenant de l’élevage biologique sont liées au rejet des poussins mâles non désirés.

 

La mixture obtenue par les cadavres des volailles est ajoutée à la nourriture destinée au bétail, aux animaux domestiques ou sert à nourrir les visons des fermes d’élevage intensif. Chaque jour, plus d’un demi-million de poussins mâles sont ainsi jetés pour alimenter le commerce de l’industrie des œufs.

 

Déterminer le sexe d’un poussin qui ne possède pas d’organes sexuels externes s’avère difficile. Les caractères sexuels secondaires comme les plumes et la crête n’apparaissent qu’après quatre à six semaines. Des poussins mâles se retrouvent donc expédiés par erreur à des acheteurs qui, au bout de quelques semaines, se retrouvent avec des coqs non désirés qui finissent égorgés, abandonnés dans des refuges ou dans les rues.

 

La situation au Canada est-elle différente? Malheureusement non, le même procédé est en place. Du sexage à l’envoi par la poste, les élevages de poussins et les couvoirs font peu de cas de la souffrance animale. Récemment au Québec, des employés de Poste Canada s’objectèrent au transport d’animaux vivants par la société. Les poussins âgés d’à peine un jour sont entassés dans des boîtes, sans eau ni nourriture pendant parfois 72 heures. Une employée a confié qu’à une certaine occasion les poussins étaient si déshydratés qu’on a été obligés de les abreuver d’eau sinon c’était la mort certaine pour plusieurs d’entre eux. D’autres poussins assoiffés tentaient désespérément d’amasser l’eau qui restait sur le dessus de leur boîte. Ces poussins expédiés par la poste subissent bruits, coups lors du déplacement, courants d’air, lumière artificielle et noirceur. Ils courent aussi le risque que leur boîte tombe ou se fasse écraser par d’autres boîtes.

 

Du début de leur vie de poussins jusqu’à leur mort, pour toutes les poules, il y a des risques élevés de maltraitance, de mauvaises conditions de vie et d’abandons.

 

L’hiver les poules cessent de produire des œufs en quantité et pourraient ne plus sembler utiles à leurs propriétaires urbains. Elles sont extrêmement fragiles au froid, mais aussi à la chaleur et aux maladies. A l’approche de l’hiver, vont-elles finir égorger, le cou coupé à la hache par des humains avides de leur chair ou incapables de leur fournir des abris sécuritaires? Faudra-t-il les faire ramasser par la SPCA pour les faire euthanasier? Les propriétaires seront-ils assez conscients de la sensibilité de leurs poules pour ne pas ignorer la souffrance de leur mise à mort? On peut en douter.

 

Les cas d’abus envers les animaux sont déjà élevés et toujours en hausse. Le souci de la non-violence semble rare, surtout quand il s’agit d’exploiter des animaux pour leurs œufs ou leur chair. La compassion s’accorde mal avec l’égorgement des animaux. Dans notre société, l’intérêt des humains passe toujours avant celui des animaux.

 

Outre l’humain, les poules citadines doivent faire face à de multiples prédateurs attirés par la chair fraîche : chats, chiens, ratons-laveurs, rats ou renards. Il n’y a pas que les humains qui aiment le poulet et les œufs. Avec le nombre élevé de chats errants à Montréal, il faudra aussi penser au ramassage des cadavres de poules tuées et laissées sur place par les prédateurs. La nuit, il faudra enfermer les poules pour assurer leur sécurité, mais aussi le jour dans certaines circonstances tout comme l’hiver.

 

Les écolos qui évoquent la « souveraineté alimentaire » pour manger des œufs ou du poulet en toute bonne conscience devraient s’interroger sur le gaspillage des céréales pour nourrir les poules citadines. (Car non, une poule ne peut se nourrir exclusivement de restes de table, elle a besoin de céréales, en particulier par temps froid et pour ceux voulant un œuf chaque jour) Ces céréales devront impérativement être biologiques, en particulier si Greenpeace veut combattre les OGM ou Monsento. En France, le groupe environnemental n’a pourtant pas hésité à recommander du foie gras dans un communiqué vantant des produits sans OGM, alors qu’en Europe il n’existe aucun foie gras biologique ou respectant le bien-être animal.

 

Parfois on est écolo quand ça fait notre affaire, surtout lorsqu’il s’agit de quelque chose qui se mange.

 

Gaspillage aussi d’électricité pour garder les poules en hiver dans un endroit chaud et isolé. Gaspillage d’eau potable autant pour abreuver les poules, que pour nettoyer leurs installations et leurs lieux d’abattage. Les propriétaires sauront-ils vraiment nettoyer adéquatement leurs poulaillers citadins, les déjections de poules étant assez nauséabondes et acides. Ces fientes d’oiseaux ne peuvent se mettre directement dans le jardin, car elles doivent avant tout se décomposer sous forme granulée ou autres. Si on ne sait plus quoi faire des restes de table, un composteur de fruits et de légumes est une option bien plus écologique et éthique que d’exploiter et de tuer des poules.

 

Mauvaises odeurs, hygiène déficiente, insalubrité, ramassage des déjections et effluves de poulaillers sont à l’horizon avec la réintroduction de poules en ville. Avec peut-être en prime des cas de salmonelle provenant d’œufs contaminés. Ainsi que des épidémies de grippe aviaire favorisées par la promiscuité des poules avec les humains, dans des quartiers à population dense. A la moindre alerte, le gouvernement canadien décidera peut-être – comme il l’a fait dans le passé pour les canards – de garder tous les volatiles à l’intérieur ou pire de les tuer massivement par peur de virus mutants. Pourrons nous voir, comme en Asie récemment, des bûchers mettant le feu à des millions de poules encore vivantes ou enterrées à la va vite dans des fosses communes? Il faudra aussi des soins vétérinaires – de plus en plus onéreux – pour soigner les poules malades ou pour les vaccins obligatoires en cas d’épidémies.

Déjà trop de souffrance animale

Sur notre planète, il y a presque autant de poules pondeuses que d’êtres humains : 5 milliards de poules pondeuses produisent 1 000 milliards d’œufs et finissent, après leur courte existence, à l’abattoir. Il y a déjà trop de poules pondeuses dans notre monde, les magasins sont archipleins d’œufs, avec tout ce que cela comporte comme dégâts environnementaux, gaspillage de ressources, douleur animale et taux de cholestérol élevé pour les humains! Pas besoin d’en rajouter en amenant encore plus d’exploitation animale, de maladies humaines et de poules dans les villes.

La mise à mort

L'essentiel étant toujours de préserver la fourrure et des maximiser le profit, les méthodes utilisées n'ont pas un caractère prioritairement HUMANITAIRE. Pour tuer les animaux, plusieurs méthodes sont utilisées: on leur brise le nerf cervical, on les empoissonne, on les asphyxie au gaz carbonique etc.

 

L'appareil de mise à mort se compose d'un bâton métallique introduit dans l'anus et d'une pince posée sur le museau de l'animal. Le courant se fait à l'aide d'un commutateur.

 

D'autres seront placés dans une chambre à gaz, électrocutés ou, méthode fort répandue, ils se feront casser le cou au moyen d'une tenaille spécialement conçue à cet effet, qui fonctionne à la manière d'un casse-noix. Un manche est inséré dans la bouche, l'autre appuyé à la base du crâne, et on presse pour briser les vertèbres cervicales. Certains éleveurs procèdent par injection intra-sternale de sulfate de nicotine ou par empoisonnement à la strychinie, deux méthodes qui occasionnent des souffrances atroces.Le renard est généralement tué par électrocution. On le sort de sa cage à l'aide d'un étau; une électrode est enfoncée dans le rectum alors que l'autre, émergeant d'une pince en forme de muselière, est insérée dans la gueule. Le choc traverse le cerveau, puis descend vers le corps. Cette méthodes n'assure pas une mort instantanée, mais elle tue par fibrillation cardiaque, laquelle peut être précédée d'une douleur intense.

 

Je craque pour toi cruauté exposée

 

OPEN RESCUE: HENS from decipher films on Vimeo.

 

Signez la pétition >>

 

(Texte intégral: Marjolaine Jolicoeur A.H.I.M.S.A.: liberationanimale.wordpress.com - ass-ahimsa.net)