Mammifères marins

Dauphins - Taiji au Japon

Massacre de dauphins

Chaque année, entre septembre et mars, des pêcheurs locaux y procèdent à de grands regroupements de dauphins. En perturbant leurs sonars, ils parviennent à les désorienter, puis à les rabattre grâce à de grands filets de pêche.

 

Dans cette baie, qui fait partie d’un parc naturel national, se déroule ensuite un spectacle macabre. Les pêcheurs procèdent tout d’abord à un tri : les plus beaux spécimens sont sélectionnés dans le but d’être revendus à des delphinariums, à des prix pouvant atteindre jusqu’à 150 000 $. Mais que se passe-t-il pour les milliers d’autres dauphins capturés ?

 

L’information peut surprendre… Ces derniers sont vendus pour leur viande, qui finit sur les étalages des marchés, dans les restaurants japonais ou encore les cantines scolaires ! Un dauphin mort rapporte ainsi environ 600 $.

 

Ce bain de sang dont les victimes sont des êtres intelligents et sensibles constitue un spectacle difficilement supportable. Contrairement à ce qu’affirme Joji Morishita de la Commission Baleinière Internationale (IWC), les dauphins ne sont pas tués instantanément ni de manière humaine : ils sont extirpés de l’eau, tirés sur le macadam, puis égorgés vifs – leur agonie se prolongeant souvent de longues minutes. Le film se termine par les images de ces mises à mort – une séquence choc, qui a pour but de montrer la réalité des choses et de faire réagir le spectateur.

 

Car cette crique n’est pas un endroit isolé. Chaque année, de part et d’autres des régions côtières du Japon, ce sont pas moins de vingt-trois mille dauphins qui sont ainsi tués pour leur chair.

 

Tant qu’il y aura de la demande, ces massacres continueront. Pour cette raison, les réalisateurs du film insistent sur le fait que la viande de dauphin constitue un danger sanitaire. En effet, vivant dans une mer du Japon extrêmement polluée et se trouvant au bout de la chaîne alimentaire sous-marine, leur chair concentre des taux extrêmement élevés de mercure – jusqu’à plus de 3500 fois le seuil autorisé !

 

L’industrie des delphinariums

La demande menant à ces massacres ne provient pas seulement des quelques consommateurs japonais (moins de 1% de la population) de viande de dauphin.

 

Elle est également liée à l’industrie multi-milliardaire des delphinariums, qui requiert en permanence de nouveaux spécimens pour ses parcs. Or, les dauphins présentent le désavantage de ne se reproduire que très difficilement en captivité. De nouveaux “clowns” doivent ainsi être capturés en pleine mer, et une bonne partie d’entre eux provient de la baie de Taiji.

 

Richard O’Barry, qui constitue le héros de ce documentaire, est bien placé pour le savoir. Ce spécialiste des mammifères marins, ancien dresseur des dauphins ayant joué le rôle de Flipper dans la série éponyme, se sent en effet en partie responsable de l’essor de cette industrie du divertissement, ainsi qu’il le confie dans cette interview. Ce documentaire lui sert de tribune pour dénoncer le mensonge duquel s’entourent les parcs aquatiques. Le dauphin n’est pas un animal "toute douceur et gaiété", mais un animal sauvage, intelligent, et méritant de vivre dans son environnement naturel, en toute liberté.

 

The Cove constitue ainsi un plaidoyer contre l’industrie des delphinariums – qui nous renvoient une image faussée du dauphin et contribuent à ce que Ric O’Barry appelle une forme de “mauvaise éducation”.

 

 

Vidéo

Pétition

 

 

(Texte intégral:blog-les-dauphins et Fondation Brigitte Bardot)